jueves, 12 de junio de 2014

La filosofía en nuestra vida

Por fin , empiezo a crear en mi blog. El primer artículo es de una fuente en francés,  la parte introductoria ¿Puede definirse la vida? Se indica la página web de origen. Gradualmente agregaré material propio.

Peut-on définir la vie ?


par Pierre-Jean Haution


Introduction

C'est sous l'intitulé "Qu'est-ce que la vie ?" qu'ont été rassemblés les textes des 40 premières conférences de "L'Université de tous les savoirs". Cet intitulé, aux accents fortement platoniciens, et qui est la reprise du titre d'un ouvrage célèbre d'Erwin Schrödinger, est en outre celui de la conférence d'ouverture donnée par François Jacob. Dans cette conférence, l'éminent biologiste fait (paradoxalement) remarquer le caractère des plus appropriés de la question "Qu'est-ce que la vie ?" dans la mesure celle-ci n'a pas de réponse. Plus précisément, il souligne le fait qu' "il est particulièrement difficile, sinon impossible de définir la vie". Nous ne pouvons rester indifférents à l'hésitation contenue dans cette dernière formule. En effet, que François Jacob ne tranche ni en faveur d'une simple difficulté de définition ni en faveur d'une radicale impossibilité doit nous amener à réfléchir sur l'idée même d'une définition de la vie et à substituer à la question initiale la question suivante : "Peut-on définir la vie ?".

Posée sous cette forme, une telle question ne va pas sans ambiguïté, car le terme de "vie" comporte essentiellement deux significations qui, tout en étant intimement liées, n'en restent pas moins distinctes. D'une part, on peut entendre par vie un ensemble de phénomènes qui concourent à la croissance et à la conservation d'un être, acception qui s'incarne dans le participe présent du verbe "vivre" : le "vivant". D'autre part, on peut considérer que la vie résulte de cet ensemble de phénomènes, à savoir le temps qui s'écoule entre la naissance et la mort, et dans ce cas c'est le participe passé du verbe "vivre" qui nous intéresse : le "vécu". À cette première ambiguïté vient s'ajouter celle du pronom indéfini "on". Qui est ce "on" qui pourrait définir la vie ? S'agit-il du biologiste, du philosophe, ou plus généralement de chacun de nous relativement à sa propre existence ? Enfin, même si la distinction paraît ici des plus pertinentes au premier abord, le verbe "pouvoir" nous renvoie à deux ordres de compréhension : celui du fait, et celui du droit. Il va de soi que la conjonction de toutes ces difficultés ne nous autorise pas à traiter frontalement le problème de la définition de la vie, d'autant qu'elles nous entraînent aussi bien sur un terrain épistémologique que "métaphysique".

Définir la vie (entendue comme "vivant"), c'est déterminer de façon exacte ce qu'est la vie, autrement dit déterminer sa nature ou son essence. Or, faire de la vie une substance à part entière, n'est-ce pas s'empêcher d'étudier la vie comme n'importe quel phénomène physique ? Il nous faudra donc dans un premier temps mettre en évidence l'impossibilité qui existe à définir la vie comme substance, ce qui nous conduira à nos interroger sur la notion même de définition de manière à ce que cette dernière ne perde pas tout son sens quand on l'applique à l'idée de vie. Néanmoins, la distinction entre l'animé et l'inanimé fait partie des distinctions usuelles, et qui nous paraissent aller de soi. Comment l'expliquer si nous refusons toute possibilité de définition à la vie ? Passant ainsi d'une conception "substantialiste" de la vie à une conception "fonctionnelle", et ayant montré qu'à défaut de la "définir", il est possible de "caractériser" la vie, nous exposerons en nous référant à l'histoire de la biologie les difficultés qui subsistent au sein même de la caractérisation du vivant. Car peut-on même caractériser la vie ? Un troisième moment de notre réflexion aura pour but de répondre à une telle question, en élargissant notre problématique au rapport que nous entretenons à la vie, le "vécu" ne pouvant plus dès lors être écarté.

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